Confidences

Le trajet du retour en métro ?
Un vrai calvaire !! Hormis les escaliers et les portiques non prévus pour les poussettes pour lesquels je me suis fait une raison – ou presque, mon adorable fils s’est transformé en une véritable terreur (genre sale gamin qui fait une comédie dans les allées d’un hypermarché). Le métro arrivant en même temps que nous, je n’ai pas le temps de déplier la poussette (pliée pour passer le portique). Kelyan est donc tout heureux d’être debout dans le métro. Et à partir de là, impossible de le faire asseoir dans sa poussette. Monsieur voulait absolument tenir la barre comme les grands. J’ai dû céder pour éviter aux gens d’avoir à continuer à subir les cris râles de désespoir de mon fiston, tout à fait conscient que je ne pouvais pas le punir dans son lit à cet instant précis : moment de solitude #1

Comme prévu, les secousses du métro sont telles que Kelyan a besoin de mon aide, et la poussette repliée me glisse des mains pour atterrir sur les genoux d’un monsieur assis sur un strapontin. En plus du bleu qu’il va avoir, il faudra qu’il nettoie son pantalon 🙁 moment de solitude #2. Heureusement pour moi, le monsieur est relativement compréhensif. Je m’excuse mille fois en rougissant tout en essayant de contenir mon fils et son énergie débordante et en tentant de ramasser la poussette au plus vite car évidemment je me suis trompée de sens dans la précipitation et il faut reprendre le métro, mais cette fois-ci du bon côté !! Les regards des gens se font de plus en plus insistants (genre « elle descend ou elle le fait taire son rejeton ? »). Certains sourient, d’autres semblent excédés et se disent certainement que si c’était eux, ils s’y prendraient mieux. Les gros mots fusent dans ma tête et j’hésite à leur dire que si l’un d’entre eux daignait me laisser une place assise, ce serait peut-être plus simple pour tout le monde, mais j’ai peur de me faire lyncher même si c’est juste une question de bon sens et de civisme. Bref, je m’énerve mais ils n’y sont pour rien en ce qui concerne le comportement horripilant de Kelyan.

On sort tant bien que mal de la rame (au grand soulagement des usagers), la poussette d’une main et traînant Kelyan de l’autre car Monsieur est décidé à ne pas se laisser faire jusqu’au bout. Il fait tomber ma carte de métro pile poil au bord du quai. Il me manque une main. J’abandonne la poussette. Choix judicieux me direz-vous ? J’ai beau me fâcher et me mettre en colère (la réaction des gens autour ne m’importe plus) Kelyan veut fuir de toutes ses forces. Je le colle donc dans la poussette, excédée, je réussis enfin. C’était sans compter les marches et le portique à 10 mètres qui m’obligent à le faire redescendre 🙁 Kelyan court, chantonne, heureux de cette liberté retrouvée mais son plaisir est de courte durée puisque je le re-colle dans la poussette (comprendre sans trop de ménagement et sans le prévenir). On monte dans le bon métro.

Et là c’est le pompom : il crache en regardant les gens, s’accroche à tout ce qu’il peut trouver (valise, siège, jambes, laisse de chien !!) Il hurle et se contorsionne dans sa poussette. Moment de solitude #3. Je lance quelques « je suis fâchée » et autres « attention Kelyan, ça suffit maintenant » plus par dépit que par conviction vu que ça n’a rien changé jusqu’à maintenant. C’est juste pour que les gens autour me fichent la paix avec leur regards de « qu’est-ce qu’il est mal élevé ! » Mais rien ne semble l’arrêter…
Il attrape le parapluie qui dépasse du sac d’une dame. 1 fois, 2 fois, 3 fois… 10 fois. A chaque fois je lui dis d’arrêter, j’essaie qu’il ne puisse pas l’atteindre mais la rame est bondée. A mon grand désespoir il casse un bout de la sangle du parapluie. J’ai honte. Je m’excuse à nouveau, grand moment de solitude #4… La dame est obligée de se glisser entre les pieds des passagers pour récupérer le morceau cassé. Elle dit d’un air désabusé que ce n’est pas grave. Kelyan malgré tout continue à être infernal. Mon teint ne veut pas retrouver sa couleur normale. En effet, j’ai atteint mon degré maximum d’énervement et d’embarras. J’attends le terminus avec impatience…

Voilà, je pense que c’est important que Kelyan sache en lisant ce blog plus tard que ce n’est pas qu’un ange et qu’il a de la chance que je sois contre toute sorte de punition corporelle, même si j’avoue avoir furtivement remis en question ce principe à plusieurs reprises dans ma petite tête au cours de ce long et pénible trajet 😉

Petite vengeance personnelle donc : je ne prends pas le chemin que kelyan affectionne une fois descendus du métro pour rentrer à la maison. Pas de caresse au nez de la statue. Il râle, je jubile.

(archives)
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On ne prend pas l’ascenseur avec vue sur l’extérieur. Il conteste, ça me fait plaisir. On ne passe pas par les marches en face de l’Université. Il ne descend pas de la poussette pour passer à travers sa « cachette ».

(archives)
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Je ne cours pas dans la descente pour que ça aille très vite. Il est frustré et très mécontent. Je souris, soulagée d’avoir quand même quelques moyens de pression. Je ne le laisse pas appuyer sur le bouton de l’ascenseur à la maison ni mettre la clé dans la serrure. Ses contestations se font plus discrètes et moins affirmées, je crois qu’il commence à comprendre.
Il se résigne (comme moi dans le métro). Je lui explique que je le punis pour ce qu’il a fait. Il me joue (très bien) le petit ange désolé et me sort un « pâdon maman » inattendu. Il sourit en vainqueur puis je lui fais comprendre que je ne suis pas dupe. Il a l’air de s’en moquer. Il a faim et s’installe dans sa chaise. J’ai hâte de le coucher et de regarder la définition du mot « autorité » dans le dictionnaire…

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5 commentaires

  1. Bien sur que oui ! Malgrè son jeune âge, il sait déjà à qui il a affaire …

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